Il est entendu que l’individualisme engendre un profond égocentrisme, une indifférence aux autres, une attention exclusive pour sa propre personne. Cette évidence est largement partagée, mais elle bute sur une contradiction : dans nos sociétés contemporaines, qui sont hyperindividualistes, de multiples formes de sociabilité et d’engagement collectif se maintiennent ou apparaissent, démentant ainsi le diagnostic du repli sur soi. Paul Yonnet a montré que cette apparente contradiction n’en est pas une, ce qui suppose de donner à l’individualisme un sens différent de celui que les sciences humaines lui confèrent en règle générale. Le présent article a pour objectif de rappeler sommairement sa pensée la plus aboutie et de la prolonger en posant quelques jalons pour une réflexion sur les collectifs dans un cadre individualiste.
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